café de forêt

Le café de forêt : présentation et avantages

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Parmi les méthodes de caféiculture écologiques, il y a le café de forêt. Nous avons décidé de mettre à l’honneur cette agriculture afin de vous montrer que le choix d’un bon café au bureau ou à la maison a des répercussions positives de l’autre côté de la terre.

Le problème de la monoculture intensive

À l’origine, le café poussait dans les forêts ombragées africaines qui abritaient une riche biodiversité.

Pendant la révolution verte des années 70, on a assisté à une déforestation massive afin de développer la monoculture en plein soleil. Cette méthode peu respectueuse a amené de nombreux problèmes: appauvrissement des sols, érosion des sols, faible biodiversité, utilisation d’intrants chimiques et de pesticides, etc.

Certains caféiculteurs ont fait le choix éclairé d’opter pour une approche de culture diamétralement opposée en cultivant leurs cafés directement dans une forêt sauvage. On appelle ça les cafés de forêt.

Si le sujet vous intéresse, lisez notre article qui explique les différentes méthodes de culture du café.

La culture du café en forêt

Le café de forêt, pratiqué dans des forêts sauvages et montagnardes, offre une méthode de culture écologique et sociale. Utilisant l’agroforesterie, cette approche préserve la biodiversité et le sol tout en luttant contre la déforestation. La distinction est la suivante :

  • les cafés de forêt proviennent de forêts sauvages et naturelles
  • l’agroforesterie consiste à planter des caféiers et d’autres arbres pour créer une sorte de forêt artificielle
Agroforesterie : comment ça marche

Pourquoi choisir un café de forêt ?

Que ce soit pour le producteur, le consommateur ou la biodiversité en général, il y a beaucoup d’avantages à privilégier ce type de culture ! Voici 8 raisons de boire un café de forêt :

1. Préservation de la forêt

Plusieurs centaines de millions d’hectares de forêts partent en fumée chaque année. Cela peut résulter d’une activité humaine avec les incendies à usages agricoles (défrichages, fertilisation des sols, etc.) ou des incendies de forêt sauvages (principalement la foudre).

Si on ne peut pas faire grand-chose contre ce dernier, il faut savoir que, dans la plupart des régions du globe, ce sont les incendies créés par l’homme qui font le plus de dégâts.

Il s’agit souvent d’un feu à usage agricole qui devient hors de contrôle ou simplement de pyromanie.

Que ce soit pour la déforestation ou pour les incendies, la culture en café de forêt permet d’utiliser la force de la nature dans un but économique comme la culture du café. Cela amène les populations locales à protéger ces forêts plutôt qu’à les détruire.

Le café cultivé en forêt, en utilisant des méthodes écologiques, résiste mieux au changement climatique. Les forêts tropicales offrent un microclimat stable, protégeant les caféiers des variations climatiques. Cette stabilité permet une production de café durable face à un climat changeant.

2. Préservation de la biodiversité

Les forêts sont primordiales pour la préservation de la biodiversité. Elles servent non seulement d’habitat mais aussi de liaison pour des milliers espèces.

C’est par exemple le cas de la forêt tropicale Panaméenne qui sert de corridor entre les espèces d’Amériques du Nord et d’Amérique du Sud. L’utiliser au lieu de la détruire s’avère donc être une nécessité.

De plus, le café de forêt contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en luttant contre la déforestation, capturant ainsi le CO2 et agissant comme un puits de carbone.

Il préserve aussi les ressources en eau en régulant naturellement le cycle de l’eau, ce qui réduit les risques d’inondation et de sécheresse, bénéficiant aux agriculteurs et aux communautés locales.

café de forêts
Culture de caféiers dans une forêt sauvage en Ethiopie

3. Fertilisation naturelle des sols

La qualité des sols est améliorée grâce à la chute des feuilles. Les racines des arbres vont puiser plus profond afin de trouver de l’eau et des minéraux. Elles vont aller là où les caféiers ne savent pas aller et pourront par la suite remettre tous ses éléments à disposition des caféiers avec la chute des feuilles qui se décomposent sous forme de couches sur le sol.

Enfin, en milieu sauvage, les plantes sont complémentaires et forment une barrière pour les parasites. Il ne sera donc pas nécessaire d’utiliser des engrais ou autre produit phytosanitaire.

sol en forêt et sol en monoculture
À gauche, un sol de forêt. On peut voir l’humus humide, habité et aéré: que du bon pour notre caféier ! À droite, un sol de monoculture, sec et dense. D’après vous, lequel sera plus bénéfique en agriculture ?

4. Diminution de l’érosion des sols montagneux

Les milieux tropicaux sont favorables aux fortes précipitations. Si le sol est nu (comme dans les monocultures), ces précipitations vont engendrer de l’érosion voire une disparition de la terre fertile.

Le fait d’avoir un sol avec diverses plantes va offrir une couverture et une protection permanente.

5. Diminution des coûts

Cultiver des caféiers en forêt a également des avantages pour le producteur !

Étant donné que l’environnement est, par nature, propice à la culture du café, le producteur a une charge de travail bien moindre : il doit simplement planter ses caféiers et la nature fait le reste ! Pas besoin de pulvériser des pesticides, d’utiliser des engrais ou de planter d’arbres pour l’ombrage, la forêt propose déjà tout ça naturellement.

De plus, tout cela évite au producteur d’avoir à utiliser des machines, à acheter des engrais et autres produits. L’investissement financier nécessaire est donc réduit. C’est notamment ce qui explique que, en Ethiopie, il y a énormément de tout petits producteurs qui cultivent du café sur des parcelles aussi grandes qu’un jardin bruxellois !

L’inconvénient par rapport à la culture intensive est qu’il est plus compliqué de récolter le café: la récolte des cerises de café se fait obligatoirement à la main.

6. Juste rémunération

Le café de forêt est bien souvent roduit selon les principes du commerce équitable.Les agriculteurs sont mieux rémunérés et valorisés pour leur travail. Les accords commerciaux équitables leur garantissent des prix justes aux producteurs. Ils peuvent ainsi subvenir à leurs besoins fondamentaux et améliorer leur qualité de vie.

De plus, le commerce équitable stimule l’investissement dans les infrastructures et les services communautaires, tels que l’éducation et les soins de santé. 

Enfin, le café de forêt, à travers l’agroforesterie, permet aux communautés locales de diversifier leurs cultures, contrairement à la monoculture intensive. Cette diversification offre aux agriculteurs des sources de revenus supplémentaires en cultivant différents produits entre les caféiers.

7. Aides financières

Certains grands pays producteurs (plutôt d’Amérique du Sud) se rendent tout doucement compte des méfaits de la monoculture intensive et des bénéfices de l’agroforesterie. De ce fait, certains gouvernements, comme celui du Costa Rica, mettent en place des aides financières pour les producteurs afin de favoriser cette technique de culture écologique.

8. Meilleure qualité du grain de café

Les arbres d’ombrage créent un microclimat propice à la production de café de qualité. En effet, l’arabica déteste les changements brutaux de température. Utiliser l’ombrage des forêts naturelles va non seulement permettre de garder une température constante, mais va aussi permettre un taux d’humidité stable, ce qui va permettre au caféier de produire des cerises de meilleure qualité.

Les cafés de forêt proposés par Javry

Depuis plusieurs années, Javry proposent des cafés de forêt : le Sidama Nensebo pendant longtemps, et depuis 2025, le Ato.

Ce café est cultivé à une altitude d’environ 2000m, dans les forêts de Guji, à l’ombre des Wanza, des Albizia et des Cararo (des arbres endémiques de la région). Il bénéficie de sa propre appellation, après avoir longtemps été reliée à celle du café Sidama.

En buvant ce café de forêt, vous découvrirez d’une part le goût d’un véritable café éthiopien et, d’autre part, vous soutiendrez une culture de café écologique et responsable !

Fufa & Khalid, deux agriculteurs éthiopiens
Fufa & Khalid, deux agriculteurs éthiopiens

Conclusion

A l’heure d’aujourd’hui, une grande partie du café produit dans le monde et consommé dans les pays occidentaux provient de monocultures où rendement est le maître-mot.

Cependant, la culture raisonnée de café de spécialité commence tout doucement à se faire une place.

On estime à l’heure actuelle qu’environ 5% de la production mondiale du café provient de cultures écologiquement responsables.

Les cafés de forêt font évidemment partie de ce type de culture écologique. Ces cafés ne sont pas uniquement synonymes de qualité, mais ils sont aussi essentiels au maintien des zones naturelles.

Il s’agit d’une technique en parfaite harmonie avec la nature où l’Homme n’est qu’un visiteur parmi les autres espèces animales et végétales.

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