quel est le vrai prix du café durable

Pourquoi un café durable est-il plus cher qu’un café traditionnel ?

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Vous voulez faire le choix d’un café durable (comme le café Javry), mais vous êtes interloqués par la différence de prix qui peut se jouer entre une grande marque industrielle et des cafés responsables de petits producteurs ? C’est normal.

Nous sommes habitués à des coûts écrasés par la mondialisation. Mais il est important de comprendre qu’en payant un peu plus cher, vous oeuvrer très concrètement pour un monde plus juste ! Détaillons les différents points névralgiques du prix du café équitable.

Un café qui rémunère justement les producteurs

Le café conventionnel est un produit qui est négocié en bourse : il est sujet à la spéculation et à la fluctuation des prix sur les marchés financiers. Cette spéculation peut entraîner des conséquences négatives pour les caféiculteurs.

Dans le système de négociation en bourse, de nombreux acteurs interviennent tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les courtiers, les négociants, les transformateurs, les distributeurs… Chacun de ces maillons cherche à réaliser des profits, et certains ont bien plus de poids que d’autre. Cela entraîne une répartition inégale des revenus, ces derniers étaient souvent bien plus élevés pour les intermédiaires que pour les producteurs eux-mêmes.

En conséquence, les caféiculteurs se retrouvent souvent dans des situations où ils ne reçoivent qu’une part limitée des bénéfices générés par la vente de leur café.

chaine d’approvisionnementso classique

Lorsque les producteurs sont rémunérés de manière équitable, cela entraîne par conséquent, des coûts plus élevés pour les consommateurs. En payant un prix plus élevé qu’un café conventionnel industriel, vous soutenez un système alimentaire plus équitable, respectueux des droits des caféiculteurs et favorable à la durabilité.

Ce que le café en agriculture raisonnée implique en temps et en coûts

Ce type d’agriculture est axé sur des pratiques respectueuses de l’environnement et durables. Comparés aux producteurs conventionnels qui ont recours à des engrais chimiques, des pesticides et d’autres méthodes intensives, les caféiculteurs engagés peuvent obtenir des rendements moins élevés.

En optant pour des pratiques durables dans la culture du café, la charge de travail lors de l’entretien des caféiers et de la récolte des cerises augmente. Il faut plus de temps, de main-d’œuvre et cela engendre plus de coûts. La récolte à la main, sans recours à des machines, prend également plus de temps.

De plus, l’absence d’engrais chimiques permet de laisser la nature suivre son cours sans tricher, ce qui entraîne une production moins abondante de cerises.

Malgré ces contraintes, la qualité du café est nettement supérieure. Et on ne parle même pas du fait que cette approche engendre également la création d’emplois et contribue à la préservation des sols !

Qui paye le prix de la transition biologique ?

Pour passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique, les producteurs doivent investir dans leur infrastructure et des méthodes de cultures respectueuses de l’environnement comme l’utilisation de fertilisants organiques, la gestion durable des sols et la lutte biologique contre les parasites.

Ces pratiques impliquent des coûts supplémentaires en termes de formation, de matériel et de main-d’œuvre. Les producteurs sont obligés de les répercuter sur le prix de vente de leur café, et c’est bien normal !

Si chaque acteur de la chaîne accepte de réduire un peu sa marge, et que le consommateur finale accepte de payer un peu plus cher, le café durable prendra de plus en plus de place dans l’offre du marché, et tout le monde en bénéficiera.

N’oublions pas le coût des labels BIO

Les producteurs qui s’engagent dans une agriculture écologique souhaitent obtenir une reconnaissance pour leurs efforts. Ils peuvent alors entreprendre les démarches nécessaires pour obtenir différents labels … lesquels ont des coûts associés que le grand public ignore souvent !

Pour obtenir le label français d’Agriculture Bologique, l’exploitant doit débourser entre 350 et 850€ en fonction de la surface et du type de produit.

Il y a également un coût supplémentaire pour chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement, du caféiculteurs à la coopérative, au sourceur et jusqu’au torréfacteur. Et parfois, tous ne peuvent pas se permettre ce surcoût, alors même que leurs produits sont dans les faits produits de manière biologique. C’est tout le dilemme du café bio.

Le coût du transport, et le développement du café à la voile

La plupart des cafés sont transportés par fret maritime classique, en particulier le café conventionnel. Cependant, certains importateurs se tournent désormais vers des solutions de transport alternatives telles que les voiliers cargo.

C’est le cas de notre café par voilier Granja Fabrica ! Il est acheminé à la voile de la Colombie : un transport décarboné qui a un coût plus élevé qu’un transport par cargo classique. La bonne nouvelle, c’est qu’au plus les consommateurs rechercheront ce genre de café vertueux, au plus les transporteurs véliques pourront remplir leurs cales et donc réduire l’écart de prix à moyen terme.

À titre de comparaison, et pour être plus concret :

  • le transport en cargo conventionnel coûte 0,24€ par kilo de café
  • en 2022, pour notre premier voyage à la voile, cela nous coûte 5€ par kilo de café en goélette
  • en 2024, nous voilà déjà descendu à 1€ par kilo de café grâce aux premiers voiliers-cargo !

C’est parce que nos abonnés ont répondu présents que l’on a pu s’investir dans ce projet, prendre à notre charge une part de la différence de prix, et à terme, faire baisser le coût global. Et ce n’est qu’un début !


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